mardi 15 décembre 2009

Presse belge: un "gourou" protège Tsahal du Hamas, révélations croustillantes

"Peu avant l’invasion de la bande de Gaza, plusieurs généraux et officiers supérieurs de Tsahal auraient, dit-on, demandé à bénéficier des conseils de "Röntgen" [le "gourou" qui a "ensorcelé Israël"]. Des dirigeants des services de sécurité l’auraient également consulté "à titre personnel". Il suffit de se poster devant ses bureaux de Netivot pour constater que les militaires y défilent et que la plupart d’entre eux se déclarent "protégés contre le Hamas" lorsqu’ils en sortent."

En matière de stigmatisation d'Israël la presse belge francophone est d'une créativité exubérante. Ainsi, en une seule édition (8/12), Le Soir gâtait tout particulièrement ces lecteurs en leur proposant trois articles sur le pays qu'il aime tant détester.

Une page entière, assortie d'une grande photo, était consacré au : "rabbin qui a ensorcelé Israël". Serge Dumont s'amuse à coup de phrases humoristiques et citations assassines à faire passer tout le mépris que lui inspire un pays où règneraient la roublardise, le fanatisme, la barbarie et maintenant qui serait de plus en proie à des transes mystico-financières : "la face irrationnelle et noire d’Israël fort éloignée de celle du pays du high-tech que l’on veut toujours nous présenter", selon Gideon Lévy, cité par Dumont. Extraits:

A coups de "miracles"

"Yaakov Israël Effergen, 43 ans, est devenu l’idole des défavorisés et le conseiller de l’élite. A coups de "miracles"..."

Quémander une bénédiction : 3 euros

""Röntgen" apparaît toujours dans une Mercedes noire entourée de secrétaires-gardes du corps. Ses fidèles, qui l’ont attendu des heures durant, se précipitent alors pour lui embrasser les mains ou quémander une bénédiction. [...] Lorsqu’ils parviennent à le toucher, certains spectateurs tombent en extase. D’autres sont secoués de crises de sanglots. Ils se remettent de leur émotion en achetant une bénédiction pré-imprimée (3 euros)."

Guérisons miraculeuses : le conseiller écouté de l’élite de l’Etat hébreu

"[...] grâce à ses "guérisons" miraculeuses, le kabbaliste est devenu le conseiller écouté de l’élite de l’Etat hébreu. Nohi Dankner, l’homme d’affaires le plus puissant de pays, l’a consulté avant de prendre des décisions pour sa chaîne de supermarchés et avant de prendre le contrôle du Crédit suisse. "C’est un géant. Qu’il soit béni !", dit Dankner lorsqu’il évoque son conseiller spirituel."

"Mais le plus étonnant dans l’ascension du "mekoubal", c’est qu’il conseille aussi des avocats célèbres – le défenseur de l’ex-président Moshé Katzav accusé de harcèlement sexuel [toujours bon à rappeler], entre autres – et des personnalités politiques de premier plan. Ronny Bar On, ministre de la Sécurité intérieure dans le gouvernement d’Ehoud Olmert et ténor du parti d’opposition Kadima, pose d’ailleurs volontiers avec le gourou. Dont il vante "la sagesse". Quant à l’ex-maire de Tel-Aviv et ex-ministre Ronny Milho, une ancienne gloire du Likoud devenue VRP pour une firme israélienne d’armement, il flatte "les énergies supranaturelles du rabbin. Je ne sais pas d’où il les tient ni comment mais elles sont bien là, on les sent lorsqu’on l’approche".

L'élite et le "gourou" entre l’espoir d’un miracle ou d’une vision fulgurante

"En juillet, dans l’espoir d’un miracle ou d’une vision fulgurante, près de 1.500 décideurs constituant le gratin économico-politique israélien se sont déplacés à Netivot pour bénéficier d’une vision fulgurante du rabbin. Et – pourquoi pas ? – d’un miracle. Parmi les présents, l’ex-ministre de la Défense Shaoul Mofaz (le nº2 de Kadima), qui prétend croire aux "bienfaits" de "Röntgen", le ministre de la Justice Yaakov Neeman (indépendant) et son collègue travailliste des Affaires sociales."

Tsahal se protège du Hamas

"Peu avant l’invasion de la bande de Gaza, plusieurs généraux et officiers supérieurs de Tsahal auraient, dit-on, demandé à bénéficier des conseils de "Röntgen". Des dirigeants des services de sécurité l’auraient également consulté "à titre personnel". Il suffit de se poster devant ses bureaux de Netivot pour constater que les militaires y défilent et que la plupart d’entre eux se déclarent "protégés contre le Hamas" lorsqu’ils en sortent."

L'autre article, porte le titre évocateur "L’"intifada" des colons israéliens, Les colons israéliens se rebiffent" portait également la signature de Serge Dumont.

Le troisième, plus sobre, concerne "Jérusalem-Est capitale d'un Etat palestinien ? L'Europe divisée".

Minarets en Suisse et instrumentalisation de la Shoah

Par ailleurs, toujours dans l'édition du 8 décembre, Jean-Paul Marthoz, parvient à instrumentaliser le génocide de six millions de juifs, dont un million et demi d'enfants, par les nazis, dans une chronique où il condamne la récente votation suisse sur l'édification de minarets. En mettant en garde contre un très hypothétique "Quand ils sont venus chercher les musulmans, je n’ai rien dit…", M. Marthoz compare ce qui n'est pas comparable. Il y a plus d'un milliard de musulmans et des dizaines de pays musulmans et à majorité musulmane - il ne fait aucun doute que le scénario envisagé ne se réalisera jamais. Heureusement. (Extraits) :

"La Suisse n’est pas à l’heure des rafles et des ratonnades, mais cette votation nous rappelle que la démocratie, comme la civilisation, est mortelle et qu’elle est menacée aujourd’hui par l’emballement des extrémismes et d’une certaine manière par leur alliance, comme le fut la démocratie allemande du début des années 1930, assaillie par le stalinisme et le nazisme.

Les paroles du pasteur Martin Niemöller, emprisonné à Dachau, résonnent du fond le plus sombre de l’histoire de l’Occident : "Quand ils sont venus chercher les communistes, je n’ai pas protesté car je n’étais pas communiste ; quand ils sont venus chercher les Juifs, je n’ai rien dit car je n’étais pas Juif ; et lorsqu’ils sont venus me chercher, il n’y avait personne pour protester."

Un historien devra-il un jour ajouter à cette sinistre liste : "Quand ils sont venus chercher les musulmans, je n’ai rien dit…" ?"

1 commentaire :

Gilles-Michel DEHARBE a dit…

Gideon Levy est devenu une star sur le site de Tariq Ramadan.

* A lire : " Battu à mort ".

http://www.tariqramadan.com/
spip.php?article1178


" Un historien devra-il un jour ajouter à cette sinistre liste : "Quand ils sont venus chercher les musulmans, je n’ai rien dit ..." ?"


Il y a dans le "Siècle des camps" de J Kotek et P Rigoulot, tout un long chapitre intitulé le
" musulman " pages 365-369. On y trouve l’explication suivante :

(...) Tout est prévu, au camp, pour conduire l’individu à la désagrégation totale, à l’état de " musulman ", terme employé par la plupart des KZ pour décrire le détenu à bout de forces, maigre et décharné, survivant dans un état voisin de la mort.

Plusieurs explications existent quant à l’origine de cette curieuse dénomination. Aucune n’est vraiment satisfaisante. Les SS l’ont-ils forgée par mépris des Arabes, censés être fatalistes et accepter sans broncher le sort qui leur fait ? Ou parce que certains détenus, se ceignant la tête de bandages et autres pièces de tissus, font penser à des porteurs de turban ? Mystère.

[ Ce sont eux, les Musulmänner, les damnés, le nerf du camp ; eux, la masse continuellement renouvelée et toujours identique, des non-hommes en qui l'étincelle divine s'est éteinte, et qui marchent et peinent en silence, trop vides déjà pour souffrir vraiment. On hésite à les appeler des vivants : on hésite à appeler mort une mort qu'ils ne craignent pas parce qu'ils sont trop épuisés pour la comprendre.

Ils peuplent ma mémoire de leur présence sans visage, et si je pouvais résumer tout le mal de notre temps en une seule image, je choisirais cette vision qui m'est familière : un homme décharné, le front courbé et les épaules voûtées, dont le visage et les yeux ne reflètent nulle trace de pensée. ] Primo Levi.

Mais ces individus n’avaient pas, comme les véritables musulmans, pris la libre décision d’accepter leur sort. Au contraire, ils étaient si totalement privés de réactions affectives, d’amour-propre et de toute forme de stimulation, si totalement épuisés, physiquement et psychiquement, qu’ils se laissaient totalement dominer par l’environnement. Ils tombaient dans cet état le jour où ils renonçaient à exercer la moindre influence sur leur vie ou leur entourage.

Et le jour où les islamistes viendront chercher les belges, que dira J.C. Marthoz ?