mercredi 22 septembre 2010

Belgique: "Monsieur le vice-recteur, ils ont la haine, mais vous, vous êtes coupable"

"Et pour couronner le tout, lorsque Joël Kotek, chargé de cours à l’ULB, dénonce la haine raciste de Dieudonné, M. Marc Van Damme, vice-recteur, le coupe : "Nous ne sommes pas là pour parler de haine raciale, mais de liberté d’expression". Pourtant il n’interrompra pas une fois Souhail Abdella Chichah, qui franchit sans cesse la ligne rouge et ne sanctionnera aucun débordement ni propos antisémite. Aucun. Ni de Chichah, ni de Nordine Saïdi, de personne."

Contexte:
- Belgique: débat très sérieux sur Dieudonné ... à l'Université Libre de Bruxelles
- Une véritable fascination pour Dieudonné en Belgique
- Journal belge : "le sulfureux (mais hyper drôle !) Dieudonné"

Toujours prêts à donner des leçons de bien-pensance, les médias belges francophones ont gardé un silence prudent sur cette affaire ...

Source: texte repris du blog de Viviane Teitelbaum

Quand on est étudiant et libre-exaministe, on a certes envie de pousser les limites. Et le débat sur la liberté d’expression est noble. Ce qui ne l’est pas, en revanche, c’est la haine du Juif. Et quand elle transpire à travers le discours d’un chercheur à l’ULB [Université Libre de Bruxelles] c’est grave.

Mais lorsque le modérateur, qui n’est autre que le vice-recteur, ne réagit à aucun moment, c’est honteux ! Et je n’en reviens toujours pas. C’était le 20 septembre, c’était à l’ULB. Tout a été filmé, je n’invente rien. 

Sous couvert d’un débat sur la liberté d’expression organisé par le Librex, nous avons d’abord eu droit à un film médiocre à la gloire d’un raciste, antisémite, négationniste, en faveur de la lapidation, réalisé par un "journaliste indépendant", Olivier Mukuna.  Eloge, panégyrique d’une heure et demi atomisé en 12 minutes par Joël Kotek, qui, dans un court métrage, donne des extraits des propos antisémites de Dieudonné. On l’entend par exemple dire : "Les gros escrocs de la planète sont tous des Juifs. La mort sera plus confortable que la soumission à ces chiens". Il nous montre aussi les relations d’amitié de Dieudonné avec Le Pen et Ahmadinedjad, par exemple. Mais suite à l’intervention salutaire de J. Kotek, Mukuna reprend la parole pour contester la projection, d’une part car il n’a pu voir le film pour préparer sa réponse, et d’autre part car il a été réalisé en peu de temps grâce à qui ou à quoi déjà ? L’argent juif : certainement !


Mais le sommet sera atteint par deux ulbistes [membres de l'Université Libre de Bruxelles]. Le premier, Souhail Chichah chercheur à l’ULB, explique, entre autres, que les Juifs venus des pays de l’Est pour fuir les nazis étaient "sales". Il pense que le MR et le PS ont tort de diaboliser l’extrême droite, il tient des propos vomitifs sur la Shoa, mais surtout il hait Israël. Car au fond, c’est bien de cela qu’il s’agit, pour lui, pour Mukuna, et pour de nombreuses personnes dans l’assistance. Ils ont la haine du Sioniste, du juif sioniste, du Juif…

Et pour couronner le tout, lorsque Joël Kotek, chargé de cours à l’ULB, dénonce la haine raciste de Dieudonné, M. Van Damme, vice-recteur, le coupe : "Nous ne sommes pas là pour parler de haine raciale, mais de liberté d’expression". Pourtant il n’interrompra pas une fois Chichah, qui franchit sans cesse la ligne rouge et ne sanctionnera aucun débordement ni propos antisémite. Aucun. Ni de Chichah, ni de Saïdi, de personne.

M. Van Damme, monsieur le vice-recteur, ils ont la haine, mais vous, vous êtes coupable. De n’avoir rien dit, d’avoir laisser les Juifs être insultés dans votre enceinte, sous votre responsabilité et à plusieurs reprises.

Dans le film de Mukuna, Dieudonné dit qu’il a voulu se présenter sur une liste aux élections européennes, pour que les extrêmes s’expriment et pour rassembler les ordures.  Je peux vous dire que ce lundi, à l’ULB, les extrémistes ont eu la liberté de s’exprimer. Et certaines ordures étaient au rendez-vous.

Il y a quelques mois, j’écrivais que j’avais mal à mon université, aujourd’hui, je l’avoue, j’ai honte de mon université.
21 septembre 2010, Viviane Teitelbaum

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