dimanche 23 septembre 2012

Un collectif critique le cercle BDS à l'Univeristé Libre de Bruxelles

En toute honnêteté il faut reconnaître que plusieurs professeurs juifs de l'ULB - surtout les plus âgés - sont de fervents Israël-bashers et n'arrêtent pas par leur activisme incessant et obsessionnel d'"importer" le conflit israélo-arabe en Belgique. C'est à notre connaissance la première fois qu'un tel texte est publié dans la presse belge.  C'est un fait remarquable d'autant plus que s'il y a de nombreuses associations d'amitié et de soutien entre la Belgique francophone et les Palestinines et il n'y en a aucune avec Israël.

"D’aucuns sont persuadés qu’un antisémitisme sournois auquel le conflit israélo-palestinien n’est pas étranger se développe à l’ULB sans que celle-ci ne réagisse de manière adéquate. Une prise de position différente du conseil d’administration à l’égard du cercle BDS aurait évité toute ambiguïté. La reconnaissance officielle d’un cercle par le conseil d’administration de l’ULB certifie la compatibilité des programmes du "reconnu" avec les valeurs institutionnelles. Les valeurs que l’ULB affirme sont essentiellement celles de l’humanisme, incompatibles avec toute discrimination et les dérives insupportables qu’elle risque de provoquer."

La Libre Belgique a publié ce texte: BDS: une campagne contre la paix (signé par Thierry AFSCHRIFT, Professeur ordinaire; John BIGWOOD, Ancien bâtonnier; Patrick BIOUL, Juriste, Jacques BROTCHI, Médecin, professeur émérite; Jean-Pierre BUYLE, Ancien bâtonnier; Georges CASIMIR, Médecin, médecin directeur; Elie COGAN, Médecin, ancien doyen; LUC DARDENNE, Cinéaste, professeur; Alain DE WEVER, Professeur ordinaire; Jean DUCHATEAU, Médecin, ancien chef de service; Nadia GEERTS, Agrégée en philosophie; Karine GERARD, Juriste; François GLANSDORFF, Ancien bâtonnier, professeur honoraire; Pierre GOLDSCHMIDT, Docteur honoris causa ULB; Guy HAARSCHER, Philosophe, ancien doyen; Muriel IGALSON, Professeur; Edouard JAKHIAN, Ancien bâtonnier; André JAUMOTTE, Recteur honoraire; Roger LALLEMAND, Avocat, Ministre d’Etat; Pierre LEGROS, Ancien bâtonnier; Philippe LEPAGE, Médecin, chef de service ; Pierre MERTENS , Ecrivain, professeur émérite; Yves OSCHINSKY, Ancien bâtonnier; Alain PHILIPPSON, Président du conseil consultatif de la SBS - EM; Claude SCHULMAN, Médecin, professeur émérite; Marie-Jo SIMOEN, Secrétaire général honoraire FNRS; Maurice SOSNOWSKI, Médecin, chef de service; Jean-Louis TROCH, Président Alumni of America; Michel VAN DOOSSELAERE, Ancien bâtonnier; Jean-Louis VAN HERWEGHEM, Recteur honoraire et président honoraire; Pierre VAN OMMESLAGHE, Professeur émérite, avocat à la Cour de cassation; Marc WAGEMANS, Ancien bâtonnier; Jeanine WINDEY, Avocate.)

En Belgique, inciter à la discrimination sur la base d’une nationalité est un délit réprimé par la loi du 30 juillet 1981 relative au racisme et à la xénophobie. Des reproches légitimes adressés au gouvernement d’un pays donné n’autorisent pas à en discriminer les citoyens. Ce principe s’applique à toutes les nations. Toutes sauf une: Israël.


Il semble normal à certains de cautionner l’action du mouvement Boycott-Désinvestissement-Sanctions, BDS, qui vise à discriminer tous les citoyens israéliens dans les domaines de la vie économique, intellectuelle, culturelle et scientifique. Le boycott prôné par le cercle BDS-ULB vise à la fois les coopérations formalisées de l’ULB avec les institutions universitaires israéliennes, et les collaborations individuelles de ses enseignants et chercheurs avec les corps académique et scientifique des universités israéliennes. Plusieurs de nos collègues de l’ULB, au nom du débat conforme au principe du libre-examen, se disent "persuadés de la justesse" de la reconnaissance du cercle BDS-ULB par le Conseil d’administration de l’ULB. Nous ne partageons pas cette appréciation.

La Cour européenne des droits de l’homme, en 2009, n’a pas admis que le principe de la liberté d’expression autorise l’appel au boycott des produits israéliens à la raison qu’un pareil appel est "discriminatoire et de ce fait condamnable". Le précédent de l’Afrique du Sud souvent cité n’est pas pertinent. Il s’agissait d’un boycott autorisé par le conseil de sécurité de l’ONU, en tant que sanction internationale des Etats contre l’Etat sud-africain, au titre de "représailles" comme l’eût été une opération militaire. Nous souhaitons la conclusion d’un accord de paix israélo-palestinien et l’existence d’un Etat palestinien démocratique et indépendant aux côtés de l’Etat d’Israël, mais il ne faut pas nécessairement être anti-israélien pour défendre les Palestiniens.

Nous affirmons que le partage de connaissances et d’expériences tant pour la recherche scientifique que pour l’enseignement, ainsi que les échanges d’enseignants, de chercheurs et d’étudiants, entre les universités, sont autant de facteurs qui peuvent contribuer, ne serait-ce que modestement, à la paix dans le monde. Tout au contraire, le mouvement palestinien militant BDS est avant tout dirigé contre l’Etat d’Israël en tant que tel. Le boycott qu’il préconise ne vise pas spécifiquement les produits ou les institutions israéliennes de la Cisjordanie, mais notamment toutes les universités israéliennes quelle que soit leur position à l’égard de la politique du gouvernement israélien. La campagne BDS n’est pas seulement une critique de la politique du gouvernement israélien. C’est aussi une incitation à agir contre des hommes et des femmes, qu’ils ou elles soient producteurs d’oranges, chercheurs universitaires, enseignants, cinéastes, écrivains, artistes, simplement parce qu’ils et elles sont de nationalité israélienne. Les sites Internet de BDS, y compris en Belgique, sont sans équivoque à ce sujet. D’aucuns sont persuadés qu’un antisémitisme sournois auquel le conflit israélo-palestinien n’est pas étranger se développe à l’ULB sans que celle-ci ne réagisse de manière adéquate. Une prise de position différente du conseil d’administration à l’égard du cercle BDS aurait évité toute ambiguïté. La reconnaissance officielle d’un cercle par le conseil d’administration de l’ULB certifie la compatibilité des programmes du "reconnu" avec les valeurs institutionnelles. Les valeurs que l’ULB affirme sont essentiellement celles de l’humanisme, incompatibles avec toute discrimination et les dérives insupportables qu’elle risque de provoquer.
Collectif (voir la liste des signataires sous l’article)

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